INTERVIEW

Anaïs Bescond

Vous connaissez toutes et tous cette immense championne de Biathlon qui nous fait frissonner, vibrer et souvent exploser de joie tous les hivers devant nos écrans !!!! Multiple médaillée sur différents championnats du monde, la consécration arrive en 2018 en Corée avec un titre de Championne Olympique en relais mixte…
Elle a accepté de prendre un peu de temps pour répondre à nos questions et nous la remercions très chaleureusement ! (Mais à distance quand même !! Respectons les consignes !!!)

Salut Anaïs, peux-tu te présenter rapidement ?
Salut, j’ai bientôt 33 ans, je vis communément aux Rousses dans le Jura (même si je passe beaucoup de temps au Canada). Je suis athlète de la défense (bataillon de Joinville).

Un surnom ?
Nanas

Ta perf avec laquelle tu aimes bien frimer ?
Je n’aime pas frimer. Toutefois, ma plus belle décoration est la médaille d’or Olympique glanée en relais mixte lors des derniers JO d’hiver à Pyeong Chang en Corée (Février 2018). Je l’ai obtenue avec Marie Dorin Habert (ma meilleure amie du biathlon !), Simon Desthieux et Martin Fourcade ! C’était fou. Un rêve devenu réalité !!!

Ton souvenir le plus délirant sur 1 course ?
En 2016 aux championnats du monde d’Oslo. Sur le 15km individuel. J’avais le dossard 50 et Marie le 52. Elle est donc partie 1min derrière moi. J’avais les meilleurs temps à chaque pointage intermédiaire…pendant une minute. Car Marie me devançait à chaque fois de quelques secondes. Nous avons réalisé exactement la même course (elle était juste un petit peu plus rapide que moi). Nous en étions toutes les deux à 15/15 après notre 3ème tir. Et nous avons toutes les deux manqué une cible au dernier tir. Nous avons terminé 1ère et 2ème. J’ai chanté la marseillaise en sa compagnie sur le podium, sans pour autant avoir glané l’or…mais c’était tout comme ! Car ce moment-là : monter sur le podium avec Marie, valait tout l’or du monde !Nous avions toujours partagé ce rêve : passer la ligne d’arrivée main dans la main pour monter sur un podium ensemble. Ça ne s’est jamais réalisé dans un format de course nous permettant de « franchir la ligne ensemble », mais c’est le souvenir qui s’en rapproche le +… ! Je n’ai eu à l’attendre qu’1 min sur la ligne d’arrivée pour qu’on se jette dans les bras l’une de l’autre ! J’en frissonne encore de vous raconter ça !

Ta plus grande déception en compétition ?
Je crois que mes deux 4ème places aux JO de Sotchi ont été très difficiles à dépasser…Il faut se rendre compte qu’aux Jeux, seuls les podiums comptent. Être 4ème en coupe du monde, c’est quand même « une belle perf »…Mais là-bas, aïe, c’était + des échecs !

Comment arrives-tu à garder la forme pendant ce confinement ?
Le confinement a coïncidé avec notre phase de repos. En effet, à l’issue de notre saison de compét’, nous prenons en moyenne 1 mois de repos en avril, Je suis (à distance) les recommandations de mon entraineur fédéral. Handicapée d’une fracture de fatigue, le repos forcé du confinement ne m’a pas dérangé. Je dois préciser que je suis partie rejoindre mon compagnon, au Canada, juste avant la fermeture des frontières. Je suis donc aussi en confinement, mais de l’autre coté de l’Atlantique, et je respecte les règles de sécurités ici. Toutefois, ce n’est pas aussi strict qu’en France. Quand l’heure de la reprise a sonné, le lundi 13 avril, j’étais autorisée à partir dans la forêt au-dessus de chez nous, pour retrouver de la neige. Je peux donc skier le matin pour le cardio, et faire du ren-forcement musculaire l’après-midi pour remettre les muscles (petits et grands) en forme ! Je maintiens un rythme léger. Ce n’est pas encore la période intense avec beaucoup de volume. J’ai envie de dire que c’est l’entrainement pour préparer mon corps à l’entrainement de l’été.

Netflix ou Spotify ?
Netflix !

Addict aux Face Time ?
Je suis très famille, et mes amis me manquent…je suis heureuse que les faces time existent !Il faut juste que je fasse de rapides calculs et que j’organise bien mon agenda (8h de décalage, c’est compliqué)

Dodo 23h ou 3h du mat’ ?
Dodo 23h, sinon je ne tiens pas avec mes journées bien remplies

La série du confinement ?
The man in the high castle !

La blague du confinement ?
Appeler quelqu’un et commencer la conversation par un « t’es où ? t’es chez toi ?! » (Humour noir)

A quoi ressemble ta journée de confinement ?
En ce moment : je mets le réveil tôt pour profiter de la neige gelée pendant la nuit, je fais un rapide petit déj, je pars skier, je rentre, prépare du café et appelle la France (amis ou famille !). Ensuite repas, sieste puis activités de l’après-midi. Ça dépend des jours. Renfo musculaire 2 ou 3 fois par semaine, balade au bord de la rivière, bricolage dans la maison ou dehors…Nous essayons de faire une table avec du bois de récupération de palette ! Donc on a du taf’.
Et enfin, cuisine. On ne se prive pas de passer du temps à se concocter de belles recettes, bonnes et équilibrées ! On a le temps et on le prend . La soirée se ter-mine soit avec des jeux de société (je suis très joueuse, j’ai dû être un labrador dans une autre vie) soit avec un film ou une série ! (Objectif : moi je travaille mon anglais et lui son français)

Le truc que tu aurais dû acheter avant le confinement ?
Une tonne de comté Marcel Petite à apporter ici…

La dernière fois que tu t’es dit “qu’est ce que j’vais faire maint’nant ?”
Je viens de terminer le dernier livre que j’avais apporté en Français…J’aime bien lire quelques pages avant de dormir, ça me relaxe. Malheureusement je ne suis pas sûre que la lecture d’un livre en anglais ait le même effet sur moi !

L’idée de génie que tu as eu depuis le début du confinement ?
Venir au Canada !

La 1ère chose que tu penses faire le jour où le confinement sera terminé ?
Aller voir ma famille et mes amis « physiquement » qui me manquent vraiment beaucoup.

Un conseil pour nos lecteurs confinés ?
Je sais que la période est difficile et compliquée. J’aime toutefois rester positive (tout en restant consciente de la chance que j’ai d’être en bonne santé, ma famille aussi et de vivre mon confinement dans une maison proche de la nature). A l’évidence, il faut se serrer les coudes et respecter les règles pour mieux se respecter soi-même, en temps qu’être humain. J’aime à croire que l’humanité sortira grandie de cette crise sanitaire. Grandie d’humilité et d’un nouveau regard sur la vie. Car ce qui compte aujourd’hui ; c’est bien la vie !Encore merci à vous tous, pour l’aide que chacun apporte à son échelle, et plus particulièrement au corps des soignants.

Merci beaucoup Anaïs, nous te souhaitons le meilleur dans les jours à venir !